27 août, 2013

Alyah - Episode 3 : My name is …


On me l’avait dit mais j’avoue que je n’y avais pas prêté grande attention. J’avais dû répondre sans conviction « Ah ouais c’est dingue ca, on peut s’appeler comme on veut ». Et ouais, en tant qu’olim radachims (nouveaux immigrants en Israël), tu as le droit de prendre le prénom et le nom que tu veux, à l’exception de deux patronymes « Cohen » et « Lévy ».
 

Arrivée donc en Israël, la préposée du Ministère de l’intégration m’a demandé « What’s your name ? » et moi , j’ai répondu « Virginie Bellaïche ». J’ai pensé un quart de seconde, prendre mon prénom en hébreu, « sarah », joli et passe partout comme une robe noire jamais portée, mais finalement, j’ai dit « Virginie Bellaïche ».

Et là, je me dois de m’arrêter sur « Virginie », prénom commun à mort pour toute une génération de filles nées  au milieu des années soixante dix en France, qui a suscité une grande partie de mon adolescence une lancinante et vaine interrogation, « Mais pourquoi ma mère m’a appelé comme ça ? ». Tout en reconnaissant que ça aurait pu être pire, j’aurais pu en effet m’appeler « Véronique », si si c’est pire, il faut le dire, « Virginie » est difficilement prononçable par mes concitoyens israéliens. Il suffit de voir la tête incrédule du type à la caisse du Aroma Café quand il finit par lâcher « …. Heu… Ok …. Virgin ! ».

J’ai longtemps rêvé de changer de prénom. J’aurais voulu m’appeler
Clara,
Yaël,
Louise,
Agathe,
Hanna,
Pia,
Emma. 
Bref tout sauf virginie et cette saleté d'allitération en I qui sonne comme un rire faux. Hi…. Hi… hi…

J’ai eu un quart de seconde la possibilité de changer de prénom. L’ado que j’étais se serait jetée sur l’occasion comme une boulimique dans une boutique de Pierre Hermé. Pourquoi je n’en ai rien fait … Parce que finalement  Virginie, c’est pas si mal. Un prénom banal qui m'a poussé à choisir avec soin le prénom de mes deux filles.

J’ai changé de pays, mais je reste la même. Malgré l’alyah, changement plus que notable dans une vie, je conserve la base, le même caractère, les mêmes qualités, les mêmes défauts et donc le même prénom.
Depuis mon arrivée en Israël, Virginie est plus léger, moins agaçant, moins commun. Sans doute parce qu’en répondant « Virginie Bellaïche » à l’employée du Ministère c’est un comme si pour la première fois en 37 ans, je l’avais choisi.

3 commentaires:

  1. Salut,

    La question sans doutes bète mais qu'il faut poser : Pour quoi ni Lévy ni Cohen ?

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  2. les Cohen et les Lévy avaient un statut particulier parmi les 12 tribus d'Israël, ils avaient en charge le Temple. aujourd'hui encore, c'est eux qu'on appelle en premier à monter à la thora à la synagogue. j'aurais dû le préciser. j'espère avoir répondu à ta question. bises

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