Hier, après la rentrée d'Anouk, j'ai moi aussi fait ma rentrée. Après avoir déposé les petites, direction donc l'Oulpan pour Laurent et moi.
Ma prof s'appelle Orith, elle sourit tout le temps et chaque explication est l'occasion pour elle de déployer des talents certains de comédienne. Elle bouge tellement que parfois j'ai la légère impression d'assister à un cours de zumba.
Retourner à l'école à 37 ans c'est l'occasion de se rendre compte que finalement, on reste les mêmes élèves qu'on était à l'adolescence.
Il y a ceux qui le premier jour demandent "c'est quand les vacances ?", il y a celle qui prend trop bien les cours, celui qui tous les jours demande un stylo, celle qui n'arrête pas d'écrire alors que la prof nous demande "juste d'écouter", il y a celui qui arrive très en retard et qui fait bouger tout le monde pour récupérer sa place, il y a celle qui dit "non n'effacez pas le tableau, comment on dit en hébreu, n'effacez pas le tableau", il y a la moldave super jolie à qui tout le monde veut expliquer le truc qu'elle a pas compris....
Moi, je me fais charrier par mon mari qui bien que ne m'ayant pas connue sur les bancs de l'école soupçonne chez moi l'existence du syndrome "fayotte". Ok, j'avoue il m'arrive de me dire intérieurement "Bon c'est bon on va pas y passer la nuit sur ce verbe". et puisqu'on est dans les aveux, je le confesse j'ai moyennement apprécié quand après le test, l'employée de l'oulpan m'a dit dans un français impeccable "Je peux pas te mettre en kita Beth, tu dois aller en Alef ++".
Je vais pas mentir, j'ai toujours aimé l'école. J'adorais apprendre. Encore aujourd'hui, je suis heureuse quand je comprends un truc.
Entre baragouiner l'hébreu et le parler suffisamment pour dire à la makolet en hébreu "Dis donc, tes prix là, c'est une blague pour Pourim, t'es en avance mon gars", il y a une marge que je m'attelle à réduire.
Cinq heures par jour, cinq jours par semaine ( le tout devrait durer cinq mois), j'étudie l'hébreu. vocabulaire, conjugaison, mots de liaisons, lecture, dictée etc...
Dans ma classe, il y a des américains, des sud-américains, deux iraniens, des russes et même un indien. Pour l'instant, nos conversations sont comme des vents contraires portés par des accents irréconciliables, des rythmes de diction différents... et bientôt, miracle de l'apprentissage on va réussir à se comprendre.
En attendant, Orith dispense bons points, encouragements et moyens mnémotechnique pour nous rendre l'hébreu audible. En fonction de notre nationalité, elle connait nos points faibles. son expérience nous rappelle qu'avant nous, des centaines d'olims ont étudié au Merkaz Klita de Raanana.
Quand je suis entrain de faire quelque chose, il m'arrive souvent de me dire, "Oublie pas ce moment là quand plus tard tu auras fini, tu seras passée à autre chose". L'année prochaine, quand je serais jetée dans le grand bain du marché du travail israélien, je penserai à ces olims qui prendront place au Merkaz klita de Raanana.
Je suis sûre que le premier jour, il y aura celui qui demande "C'est quand les vacances ?", il y aura celle qui prend trop bien les cours, celui qui tous les jours demande un stylo, celle qui n'arrête pas d'écrire alors que la prof nous demande "juste d'écouter", il y aura sans doute celui qui arrive très en retard et qui fait bouger tout le monde pour récupérer sa place, il y aura celle qui dit "non n'effacez pas le tableau, comment on dit en hébreu, n'effacez pas le tableau", il y aura peut-être une moldave super jolie à qui tout le monde voudra expliquer le truc qu'elle a pas compris....
il y aura même une fille qui en Kita Alef ++ se dira intérieurement "Dis donc y a combien de + avant d'intégrer la kita Beth, ca pue l'arnaque cette organisation". J'espère qu'elle tombera sur ce billet et qu'elle se dira comme moi "Bon ben finalement, elle est vachement sympa cette classe. Et puis la moldave, non contente de ressembler à une mannequin, elle est gentille. La meuf parfaite quoi..."
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