Je
suis arrivée il y a une semaine à Raanana. Pendant que ma fille de 5 ans compte
ses premières fois dans la nouvelle maison (1er chabbath, 1er
bain, 1er pipi, 1er dodo etc…), je tente d’apprivoiser
cette ville.
J’essaie de me repérer sur Ahuza l’artère
principale, de mémoriser le nom des rues. Je passe mon temps le nez en l’air.
Je regarde les maisons, les immeubles. Je compte les feux jusqu’à chez moi.
A
chaque rue qui porte un nom célèbre, je vois leur portrait défiler. Moshé Dayan,
David Ben Gourion. Je suis intriguée devant les noms à consonances russes, j’essaie
de percer le mystère en surfant sur le net entre deux cartons à déballer.
Dans
combien de temps je pourrais rentrer chez moi tout en téléphonant sans
prêter attention au chemin ? Quand est-ce que je pourrais indiquer sa
route à une voiture perdue ? A quel moment, on pourra se passer du GPS
Waze ?
En
attendant je marche en me disant « c’est chez moi » convaincue que
bientôt j’y aurais mes habitudes. Là je commanderais mon café Afour après avoir
déposé la petite au gan et avant de m’asseoir sur les ban du Merkaz Klita où m’attendent
5 mois d’oulpan.
Je
me rappelle notre aisance dans Paris. « Prends le périph », « A
cette heure-là, je ne prends pas les
voies sur berges c’est bouché ». « On a plus vite fait d’y aller en
métro ». J’ai longtemps vécu à Porte de la Chapelle si bien décrite par
Doc Gynéco, j’en connaissais les moindres recoins. A chaque magasin, je pouvais
énumérer tous les commerces qui s’y étaient succédés.
Combien
de temps on met à connaitre vraiment le quartier où on vit ? je n’ai pas
la réponse, je pense que ce jour arrivera sans que je me rende compte. Ce sera
un petit pas de plus sur le chemin de l’intégration en Israël. Ce si petit pays
quand on n’y est à l’extérieur me parait aujourd’hui grand, très grand.
Après 4 mois et demi d'Alyah, je peux témoigner que les rues, les commerçants, les panneaux finissent par former un nouveau quotidien et les habitudes reviennent vite... revêtues d'un nouveau visage. Et quand on s'en rend compte ça fait plaisir car on se sent chaque jour un peu plus chez soi dans ce pays, immense et minuscule à la fois. Il reprend taille humaine.
RépondreSupprimerEvidemment, il reste encore beaucoup de choses à apprendre, 5 mois d'oulpan pour se "réinventer" une vie, c'est trop court!
merci de ce petit mot, il m'encourage
RépondreSupprimerBon courage ! tuvas y arriver c'est sûr!
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