27 juillet, 2014

En attendant le bus 347...





... Je réunis les 10,90 nis pour acheter le ticket

... Je regarde la patronne du Aroma Café s'engueuler avec un conducteur de travaux qui a décidé de monter sur le trottoir avec son camion

... Je profite de l'air pas tout à fait frais

... Je contemple le ciel sans les traînées blanches et irrégulières du kipat Barzel

.... Je constate que les israéliennes s'habillent décidément de façon étrange

.... je pense à Mémé en voyant passer une vieille dame avec son caddie

.... Je flippe en voyant les motos slalomer entre les bus et les voitures

... Je tente de comprendre les conversations qui m'entourent. Une femme parle fort au téléphone. Je choppe des mots, des bouts. A peine le temps de décrypter les formules d'usages que le corps de la discussion m'échappe comme du sable entre les doigts. J ai saisi au vol un mot, un pronom mais le verbe est déjà loin. Sa conversation est comme un gâteau dévoré sous mes yeux, il ne me reste que des miettes.

... J'écoute le bruit des voitures, Les accélérations des motos, les Klaxons et je me demande bien comment je peux les confondre avec le bruit de la sirène.

... Je compte les jours avant l'arrivée de mes parents

... Je me demande ce que je vais cuisiner ce soir

... Je me dis que je travaille dans cette boite israélienne depuis une semaine. je n'ai toujours réussi à échanger plus de trois phrases avec les trois types de mon bureau. mon anglais pourri ne m'est d'aucun secours. je me sens comme une autisme cloitrée dans un silence forcé. Mon hébreu ne me permet pas de m'insérer dans leurs conversations. Mes silences ont eu raison de la patience de mes collègues. Evacuées les banalités d'usages du matin et les consignes de travail, ma journée est un long tunnel silencieux. Mes collègues me pensent timide... je bouds de ne pouvoir pas leur montrer que je suis capable d'être drôle, spirituelle, fun. Je finis à la fin de la semaine. toutes les nuits, je rêve que je rentre dans le bureau de ma boss pour lui dire en hébreu tout ce que je pourrais apporter à cette boite géniale. Evidemment je n'en ferai rien.


... Je pense à mes dimanche parisiens, à mes copines de Paris, à nos dîners mensuels, à nos fous-rires. j'aimerais qu'elle soient là.


... Je refais mon parcours personnel et professionnel. Je trace dans ma tête les chronologies. Ein Yaacov, Maïmonide, le bac, la fac, l'UEJF, le volontariat civil, Radio Shalom, la découverte de New York, la télé, les premiers papiers parus, la fierté, la lassitude, Le mariage, les enfants Israël. Rien dans mon histoire ne me prédestinait à être ici, aujourd'hui. Jean Giraudoux a raison : "Le destin est simplement la forme accélérée du temps".


18 juillet, 2014

« En tant que parents, au moment de l’alerte, l’important est que votre attitude soit en accord avec votre ressenti »


Depuis plusieurs jours, des roquettes du Hamas pleuvent sur Israël. Pour nous, les nouveaux immigrants c’est l’occasion de se confronter à une dure réalité. Dès que ça sonne, direction l’abri (pièce dans l’appartement pour les plus chanceux, ou au sous-sol de l’immeuble pour les autres). Là, il faut attendre 10 minutes et si la sirène ne retentit pas de nouveau on peut regagner son appartement. Ma fille a 6 ans et demi. La première fois qu’on s’est retrouvé au miklat, j’ai eu l’impression de voir mon PC bugger. Pour moi, et même si j’ai la sensation que c’est devenu pour elle une routine de se diriger vers l’abri, c’est toujours aussi difficile de ne pas pouvoir trouver les mots pour apaiser son angoisse.  C’est pourquoi j’ai décidé d'interroger Sandrine Djian, psychologue-clinicienne, maman, installée en Israël depuis de nombreuses années. 

Comment peut-on expliquer la situation actuelle aux enfants ?

Sandrine DJIAN : Tout dépend de l’âge de l’enfant. Même un enfant en bas âge que vous prenez dans les bras pour aller vers le miklat comprend qu’il se passe quelque chose d’anormal. Il est inutile de mentir, de parler d’exercice. Il faut dire la vérité.

Peut-on parler de "guerre" ?

Sandrine DJIAN : Oui. Encore faut-il expliquer ce qu’est une guerre. L’explication peut-être compliquée. Il faut dire les choses simplement. « Il y a des gens qui veulent nous faire du mal. Et quand il y a la sirène, on va au Miklat pour se mettre à l’abri ». Il est important de sécuriser l'enfant. En aucun cas, il ne faut se lancer dans la détestation et la démonisation des arabes. Mais finalement, je reste convaincu que ce qui prime c’est l’attitude des parents. Si au moment de l’alerte une mère s’affole, ses enfants seront affolés. Vous avez le droit d’être angoissée, vous pouvez même le verbaliser. Il est important je pense de dire ici qu'un parent angoissé peut l'exprimer et permettra ainsi à son enfant d'élaborer ses propres peurs. En tant que parents, au moment de l’alerte, l’important est que votre attitude soit en accord avec votre ressenti. Si vous êtes tout sourire en répétant en boucle « tout va bien, tour va bien », votre enfant va sentir l’angoisse. Je trouve que cette phrase n'est pas claire. Si le parent est tout sourire alors qu'en fait il panique, l'enfant sera dans la confusion qui peut à son tour susciter de l'angoisse.


Je pense aux olims de France qui viennent d’arriver en Israël. Doit-on parler de la même façon à son enfant quand on vit dans une ville du sud qu’un enfant qui vit à Raanana par exemple, moins soumis aux alertes ?

Sandrine DJIAN : Encore une fois tout dépend de l’âge de l’enfant. De sa maturité affective et intellectuelle. Parfois la première peut compenser la seconde parfois les deux sont insuffisants. Quand un enfant descend 10 fois par jour au Miklat, il faut le rassurer. On peut par exemple lui montrer une carte du pays pour lui expliquer la récurrence des alertes.

J'entends partout que regarder les informations devant les enfants est déconseillé...

Sandrine DJIAN : Là aussi cela dépend de l’âge de l’enfant. Personnellement, de façon générale, je pense qu’en dessous de 10-11 ans, il est proscrit que les enfants regardent le journal télévisé. C’est d’autant plus valable dans ce genre de situation. Il est préférable d’écouter la radio car les images peuvent être très violentes pour les enfants. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que si votre enfant regarde des images de ce qui se passe à gaza, il n’a pas les outils pour faire face à la dureté des images et aux propos qui y sont exposés. il n'est sûr qu'il fasse la différence entre son lieux de vie et le lieu des affrontements qu'ils voient à la télé. Ceci ressemble plus a un film d'horreurs tout aussi néfaste pour les petits. Cette incompréhension peut générer des angoisses. Même après 11-12 ans, je trouve nécessaire de les accompagner, leur expliquer.

Beaucoup d’enfants olims hadachims sont actuellement en France pour rendre visite à leurs familles. Leurs parents doivent-ils leur expliquer la situation ?

Sandrine DJIAN : Il est inutile de le faire pour les enfants en bas âge. Maintenant, quelques jours avant le retour en Israël, si la situation persiste on doit leur expliquer "tu sais en ce moment en Israël, il se passe ceci". Il ne faut oublier que dans les écoles et les ganims tous les enfants israéliens ont fait un exercice de sécurité.

Justement au gan, dans les écoles, les maitresses évoquent l’actualité. Quand les trois adolescents Eyal, Guilad et Naftali ont été enlevés, elles ont expliqué la situation aux enfants. Ne sont-ils pas trop petits ?

Sandrine DJIAN : Bien sûr. Quand la famille Fogel a été assassinée à Itamar, je travaillais dans une école et j’avais demandé à ce qu’on n’en parle pas à la Kita Alef (équivalent De la classe de CP) car j’estimais que c’était trop difficile. En tant que parents, on se doit de s’informer de ce que les maitresses disent aux enfants. Et plus important, on se doit de vérifier ce qu’ils ont compris et ressenti. Mais malheureusement je crois qu’il est illusoire de vouloir préserver les enfants de cette violence. On ne peut pas hermétiser ses enfants de la réalité du pays.



Depuis 2001, plus de 14800 roquettes et obus de mortier ont été tirés depuis Gaza sur Israël et plus de 9000 depuis le retrait israélien de la bande de Gaza en 2005. Ce sont donc 3 roquettes par jour en moyenne qui ont été tirés ces 12 dernières années, mettant ainsi en danger la vie de 3,5 millions de civils israéliens au sud du pays. (site Tsahal)



Pour les enfants je conseille de regarder cette vidéo, bien faite, courte et dans un hébreu que même moi je comprends c'est vous dire.....





09 juillet, 2014

QUAND LA SIRENE A RETENTI...

Il était 22h32 enfin je crois



Laurent m'a réveillée. "Tu prends Adèle, je prends Anouk. Avance j'arrive".

J'ai pleuré en descendant l'escalier. Pas parce que j'avais peur mais parce que j'ai réalisé vraiment que maintenant je vivais içi.

J'ai tiré sur mon tee-shirt trop petit en rentrant dans le miklat de l'immeuble où était installée une dizaine de voisins. J'ai pensé en essuyant mes larmes : "faut vraiment que je m'achète un pyjama correct"

J'ai regardé Adèle la tête collée contre mon épaule.

Je me suis dit qu'il fallait vraiment que je parle à Anouk pour lui expliquer avec des mots simple la situation.

J'ai pensé à Yaël qui vit à Ashdod et qui connait trop bien cette situation. J'ai pensé à ses enfants coincés toute la journée à la maison alors qu'il fait un temps magnifique.

J'ai eu envie d'appeler ma mère, mon père et mes soeurs pour dire "tout va bien".

J'ai senti la solitude des mères de familles installées depuis peu en Israël, seules avec enfant, pendant que leurs maris travaillent en France.

J'ai entendu la douleur sourde des femmes de soldats et de réservistes.

J'ai compris l'outrance verbale de ceux qui vivent toute l'année au rythme des alertes.

J'ai fermé les yeux, j'ai respiré un grand coup et je me suis dit que j'étais là où je devais être.

06 juillet, 2014

De l’inutilité de la wish list



Chaque veille d’anniversaire, comme aujourd’hui, je fais comme beaucoup d’entre nous une wish list.



Dans mon cas, l’objectif initial est de s’entourer de bonnes ondes, de se lancer des défis. A la final, je charge tellement la mule que je ne réalise aucun des vœux inscrits sur ma liste.
Si je reprends ma wish list de l’année dernière, il me reste donc 24h pour : 

·    
      Maigrir de façon significative  (oui je mets significative pour taire le nombre de kilos mis tu l’auras compris, on est sur un truc à deux chiffres)


·        Faire du sport régulièrement (oui je veux être cette fille qui a un sac de sports dans l’entrée toujours prête à aller suer  et qui revient en disant « Ca fait un bien fou, je ne peux pas m’en passer)


·        Passer mon permis de conduire ( oui je ne l’ai toujours pas. A Paris, c’était chiant, en Israël c’est carrément un handicap)


·        Me remettre à l’anglais (ce qui fera bien rire ma prof d’anglais de Terminale qui rectifiera « se mettre à l’anglais »)

·        Ecrire un roman ( J’ai le premier chapitre d’une vingtaine d’histoires. Ma seule solution : publier un livre les compilant et appelez ça « Premiers chapitres »)





Bref, vous l’aurez compris, sous les apparences de l’optimiste ma wish list est en fait officieusement irréalisable.  La wish list c’est comme les bonnes résolutions du 1er  janvier, ça ne sert qu’à nous permettre, le temps de l’écriture, de croire qu’on peut être quelqu’un d’autre, qu’on peut s’extraire des contingences qui noyautent la vie quotidienne comme des mites s’attaquent à une penderie. C’est pour ça que cette année, au lieu de la jouer faussement « normale », j’ai décidé de faire me cantonner à un seul défi, officiellement irréalisable : faire la choré « Single ladies » de Beyonce.







Comme ça, je n’ai pas besoin d’espérer m’y atteler et surtout de réussir. 

C’est perdu d’avance et ça me laissera peut-être du temps pour :
·         Maigrir
·         Faire du sport
·         Passer mon permis
·         Me remettre à l’anglais
·         Ecrire un roman
..    ....

05 juin, 2014

Aidez Siyon à trouver un emploi

J'ai rencontré Siyon à l'oulpan. il vient d'Inde. Avec sa femme et ses enfants, il a quitté sa maison, son travail pour monter en Israël.



Pendant 5 mois nous avons étudié ensemble. Yerousha, sa femme étudiait dans la classe de mon mari, Laurent.


Siyon est une des personnes les plus gentilles que j'ai rencontrée. Il est à l'écoute, poli, ponctuel. Il a comme le veut la formule "le souci des autres".


Dans 4 semaines, il va devoir quitter le merkaz klita de Raanana où il vit depuis son arrivée en Israël. Ingénieur, il n'a pas trouvé de poste. Il travaille dans un supermarché.


Siyon ne se plaint jamais. il est toujours souriant et positif. Hier, je l'ai vu à un déjeuner. Pour la première fois je l'ai trouvé défaitiste. Il m'a expliqué qu'on lui avait proposé un travail dans un kibboutz. Il devait être sur son lieu de travail à 5h du matin."Je ne peux même plus aller à la synagogue le matin" m'expliquait-il hier. Pour conclure notre conversation, il a lâché " en Inde, j'étais un juif, en Israël, je suis un indien".


Je ne veux pas me lancer ici dans un débat sur la difficulté de s'intégrer en Israël, et l'aide apporter aux olims. Je veux juste aider Siyon à trouver un poste en relation avec ses capacités, son cursus et son expérience. Bref, un travail qui lui permette de nourrir sa famille.


Je me dis que si chacun envoie le lien de cet article avec le CV de Siyon à quelqu'un susceptible en Israël de l'aider, on a peut-être une chance. Alors voilà, je vous demande d'aider Siyon à trouver un emploi.


Siyon est prêt à quitter Raanana et à s'installer dans n'importe quelle ville d'Israël. Au moment où j'écris ces lignes il cherche du travail à Beer Sheva.

Merci de votre aide


26 mai, 2014

Lettre à mon ami (e) juif (ve) de France


Hasard du calendrier et de l’actualité, je me retrouve à Paris pour vivre, en à peine 48 heures, un double coup de semonce : la tuerie perpétrée au musée juif de Belgique et l’arrivée du FN en tête des élections européennes avec 25% des suffrages. 



Mon séjour débuté lundi dernier avait commencé sous les meilleurs auspices. Depuis mon arrivée, slalomant entre deux averses, je cours les boutiques et enchaîne les rendez-vous avec mes copines pour reprendre nos conversations pleines de vannes et de rires comme si on s’était quitté hier.

Hier, après avoir appris la tragédie du musée juif à Bruxelles, il m’a fallu des efforts surhumains pour me tenir au programme d’activité prévu pour occuper ma fille aînée. Groggy, sonnée, j’ai retrouvé la torpeur dans laquelle m’avait plongée le drame de Toulouse. Ce matin, je lis dans la presse « fusillade ». J’ai mal à mon métier quand je vois mes confrères utiliser ce terme  pour parler d’un tireur fou qui vide son chargeur dans le hall d’entrée d’un musée sur des touristes et du personnel. 

Aujourd’hui, je pense à Shira et Ayelet, les deux filles du couple d’israélien tué. Je pense à ceux qui ont dû pénétrer dans leur chambre d’hôtel pour boucler leurs valises, je pense à ceux qui vont placer leurs cercueils dans la soute d’un avion El Al. Je repense à ma grand-mère qui répétait souvent – même hors contexte  - « va où tu vas, meurs où tu dois ». Je pense aux autres victimes. à cette bénévole de 50 ans et à ce jeune homme de 23 ans. à leurs familles, leurs collègues, leurs amis. 

Et je pense à toi, juif de France. Toi que je n'ai pas vu à la manifestation hier devant l'ambassade de Belgique ( mais qui t'en blâmerait ... ), toi qui encaisses chaque nouvel acte antisémite comme une gifle, toi qui ne reconnais plus la France où tu as grandi, celle que tu as aimée. toi qui est ici mais qui regarde vers ailleurs.

Je pense à toi, aux efforts que tu dois faire pour épargner à tes enfants l’insécurité, l’antisémitisme. Je pense à tes espoirs déçus, à tes colères. Je te revois  dans les années 80’, ta bande de potes bigarrée à faire pâlir d’envie une pub Benetton. Trois décennies plus tard, tu mets l’homogénéisation de tes relations  amicales sur le compte  de la vie, le mariage, les enfants. Tu as grandi sur les bancs de l’école de la République mais tes enfants sont à Yavné. Tu mets ton bulletin dans l’urne mais tu n’y crois plus ou si peu. Tu penses à l’Alyah mais rien n’est simple.

 Je vis en Israël depuis 10 mois. Je suis partie après Toulouse parce que je ne pouvais plus vivre en France comme si de rien ne s’était passé Je l’ai fait pour mes filles, pour qu’elles ne vivent plus jamais ces moments de désarroi devant les images diffusées en boucle par les chaînes infos. Je continue de penser que mourir aujourd’hui en Europe parce qu’on est juif est une aberration. A ceux qui me rétorquent qu’Israël n’est pas un pays sûr je réponds qu’y mourir là-bas parce qu’on est juif a du sens.

Je repars dans une semaine en Israël. Une fois là-bas, ma famille me manquera, mes amis aussi. Mais je penserais aussi à toi, toi le juif de France, celui qui a une bonne situation et qui se dit qu’il ne peut pas tout lâcher pour l’inconnu, celui qui galère pour joindre les deux bouts. Je ne te juge pas. Je ne t’en veux pas de croire encore que les juifs ont un destin en Europe, une place. Moi je n’y crois plus. En Israël, j’ai ravalé ma fierté en bossant pour 30 shekels de l’heure. Je voulais essayer, me frotter à cette dure réalité salariale qui fait que la femme de ménage gagne en moyenne 20 shekels de plus que moi en dépit de mes études et de mon expérience. Je n’en tire aucune gloire juste la certitude que ceux qui ont les moyens devraient venir sans se poser de question quitte à perdre en niveau de vie et que ceux qui galèrent ont tout intérêt à venir galérer ici.  

En Israël, j’ai rencontré toutes sortes d’olims. J’en ai rencontré certains qui avaient fait leur alyah
pour leurs enfants
par émouna,
par sionisme
pour changer d’air,
pour changer de vie,
par nécessité,
par idéal,

Encore une fois, si tu décides de rester je ne te juge pas mais je suis triste de te voir vivre encore dans la peur ou au mieux dans l’inquiétude. En t’attendant, ou pas, je continuerais de penser à toi, de m’inquiéter de ton sort et de me soucier de ton bien-être car en toi il y aura toujours, malgré la distance, un peu de moi.


29 mars, 2014

Les 7 phrases qui t’horripilais à 20 ans et qu’à 40 ans tu prononces sans trouver où est le problème


A 20 ans, tu jurais que jamais ces mots ne passeraient par ta bouche. pire, tu te moquais allègrement de ces filles-là, en te disant "moi, mais même à 40 piges, je ne serais jamais comme ça". Deux décennies plus tard, tu es forcée de constater que tu es devenue celle que tu méprisais.
 

1 - J’ai dévalisé le rayon cuisine des Galeries Lafayette : Tupperware, couteaux de pro, auto-cuiseur dernier cri, à 40 ans tous ces accessoires te font le même effet qu’un concert de Justin Bieber si tu as 13 ans et demi. Pour ton dixième anniversaire de mariage, ton mari parle d’une alliance en diamant, tu réponds « ah non, je préfère un Thermomix !!! »

2 – Il est sympa Michel Drucker quand même : « Vivement Dimanche », l’émission que tu n’aurais jamais regardée mais un jour de pluie malade au fond du lit, là tu kiffes. Tu rigoles même quand Laurent Gerra imite Chevallier et Laspalès. Là, quand ton mari change en plein dans le sketch d’Anne Roumanoff tu frises l'arrêt cardiaque.

3 - Je n’ai jamais vu un film de François Truffaut : oui à 20 ans, tu avais un avis sur tout et finalement surtout un avis. Tu connaissais tout enfin tu faisais semblant.  A 40 ans, t’as compris et pigé que tu avais le droit de dire « je ne sais pas ».

4 - Je ne le jette pas je pourrais en avoir besoin : Avant tu jetais et après tu regrettais. Deux décennies plus tard, tu refuses de jeter le moindre truc. Un teeshirt avec une tâche qui ne pars pas, tu le gardes pour dormir, le bocal du poisson rouge qui est mort y a 6 ans, tu en as fait un vide-poche.

5 - Je suis contente, j’ai rangé l’armoire à pharmacie : ouais c’est ton kiff. Une fois tous les deux mois,  sur les coups de 22H12, comme ça, tu ranges toutes les pipettes de médicaments dans les boites correspondantes. Tu mets les médicaments périmés dans un sac que tu rapportes à ta pharmacie comme dans la pub télé. Et le pire c’est que tu es fière de toi.

6 - Mais attend c’est du téléchargement illégal !!!!! : oui, toi la meuf qui resquillait le métro, qui rentrait pas la porte de sortie au cinéma, aujourd’hui tu es la mère la Vertu. En apprenant que ton fils de 10 ans télécharge de la musique en toute illégalité, tu lui fais la morale comme s’il avait braqué des petites vieilles à la sortie du Bon Marché.

7 - On s’est couché à 1H34, j’ai mis 4 jours à m’en remettre : y a 20 ans tu pouvais enquiller les soirées  en boîtes en restant fraîche. Aujourd’hui, ce n’est pas la même histoire. Dépassée minuit, en plein diner chez des amis,  tu bailles à t’en décrocher la mâchoire tout en essayant d’expliquer que la chirurgie esthétique est une saloperie. A 00:16, tu répètes 13 fois à ton conjoint « C’est pas tout ca mais on bosse demain ». Le lendemain justement, quand tu croises les poches sous tes yeux dans le miroir de la salle de bains, tu te dis que la saloperie c’est pas la chirurgie esthétique c’est le crédit que tu vas devoir pour tout raboter.