09 décembre, 2012

Jean-Pierre Elkabbach machiste ?


Il y a des dimanches comme ça.  Il n’y a tellement pas d’infos à se mettre sous la dent que les réseaux sociaux se jettent sur la moindre phrase permettant aux féministes de salon de monter au créneau. J’étais resté très circonspect face au débat Madame / Mademoiselle. Ce dimanche, c’est Jean-Pierre Elkabbach qui s’attire les foudres de ces révolutionnaires. A tort ou à raison ?


Dimanche matin. J'écoute le "Grand rendez-vous" Europe 1-iTélé-Le Parisien. L’invité : Manuel Valls est interrogé sur le dossier Florange. Le ministre de l'Intérieur chouchou des sondages répond à l’interviewer politique de la station : Jean-Pierre Elkabbach. "Il faudrait vous prendre comme porte-parole du gouvernement, Jean-Pierre Elkabbach. Vous venez de très bien expliquer les choses..." explique le Ministre. "Ah non! » rétorque Elkabbach, «  Vous avez une très jolie femme qui s'en occupe avec une très belle langue de bois. Et moi, je ne saurais pas la manier".

Quelques minutes plus tard, Aurélie Filippetti tweet: "Une très jolie femme qui s'en occupe... Le machisme a encore de beaux jours devant lui #Europe1."



Et là, c’est l’emballement. 73 retweets dont Caroline de Haas. L’AFP, qui n’a rien d’autre à rien en pleine après –midi de ce dimanche interroge le journaliste d’Europe 1 qui déclare : « J'invite la ministre de la Culture à consulter plus souvent la définition du machisme dans le dictionnaire. Cela lui aurait évité d'exprimer des remarques intempestives qui ne rendent pas service au combat des femmes que je soutiens depuis toujours. Pour ma part, je me garderai bien de faire un procès à Mme Filippetti en misandrie. Par ailleurs, dénoncer la langue de bois de femmes ou d'hommes politiques, quels qu'ils soient, fait aussi partie de notre métier ». 


Soyons clairs, je trouve honteux et injustifiable qu’à responsabilité  et diplôme équivalents, une femme soit moins payée qu’un homme. J’estime qu’en 2012 c’est aberrant qu’une femme doive choisir – à moins qu’elle ait les moyens de travailler à son compte – entre sa vie de famille et sa vie professionnelle. Pour autant, j’avoue avoir trouvé ridicule la polémique autour de la case « mademoiselle » que je n’ai jamais vécue comme un signe d’infantilisation machiste à mon égard.

Je suis sceptique quand je vois les Femen, seins nus, manifester pour les droits des femmes. (De moi donc, ok moi j'aurais pas fait comme ça.)

Franchement, j’en ai un peu marre d’entendre les féministes d’aujourd’hui s’offusquer de tout. 

Elles reprochent aux hommes de prononcer les  phrases comme celles de J-P Elkabbach et dans le même temps  elles n’hésitent pas à tweeter, commenter et se gausser de la voix suave et sexy de François Baroin. 

Elles hurlent au complot machiste quand des députés UMP sifflent la robe fleurie de la Ministre du logement Cécile Duflot mais elles lisent sans ciller « Elle » qui décortique le style vestimentaire de nos ministres-femmes, marques et prix à l’appui. 

Attention, je ne dis pas que je cautionne les phrases déplacées et les huées dans l'Hémicyle. Je pense juste que les "féministes" à force d'incohérences et de crier au loup à tort finissent par essouffler l'empathie de l'opinion publique.

Je pense que Jean-Pierre Elkabbach aurait pu s’abstenir de préciser au sujet de Najat Vallaud-Belkacem qu’elle « est une très belle  femme ». Néanmoins, je connais trop la culture et la génération – celles des sexagénaires d’Afrique du Nord - de Jean-Pierre Elkabbach pour ne surtout pas mettre cette saillie – inutile je le répète – sur le compte d’un machisme dégradant avec pour objectif l’avilissement  intellectuel de la gente féminine.

Et puis finalement, ce « faux compliment » de « une très belle femme » n’est-il pas secondaire  comparé au vrai tacle « une très belle langue de bois » ?


2 commentaires:

  1. Je te rejoins complètement. Mais c'est le problème de bon nombre de militants. Ils hurlent tellement qu'on ne les entend plus.

    RépondreSupprimer