Il y a des dimanches comme ça. Il n’y a tellement pas d’infos à se mettre
sous la dent que les réseaux sociaux se jettent sur la moindre phrase
permettant aux féministes de salon de monter au créneau. J’étais resté très
circonspect face au débat Madame / Mademoiselle. Ce dimanche, c’est Jean-Pierre
Elkabbach qui s’attire les foudres de ces révolutionnaires. A tort ou à raison ?
Dimanche matin. J'écoute le "Grand rendez-vous" Europe 1-iTélé-Le Parisien.
L’invité : Manuel Valls est interrogé sur le dossier Florange. Le ministre
de l'Intérieur chouchou des sondages répond à l’interviewer
politique de la station : Jean-Pierre Elkabbach. "Il faudrait vous
prendre comme porte-parole du gouvernement, Jean-Pierre Elkabbach. Vous venez
de très bien expliquer les choses..." explique le Ministre. "Ah
non! » rétorque Elkabbach, « Vous avez une très jolie femme qui s'en
occupe avec une très belle langue de bois. Et moi, je ne saurais pas la
manier".
Quelques minutes plus tard, Aurélie Filippetti
tweet: "Une très jolie femme qui s'en occupe... Le machisme a encore de
beaux jours devant lui #Europe1."
Et là, c’est l’emballement. 73 retweets dont
Caroline de Haas. L’AFP, qui n’a rien d’autre à rien en pleine après –midi de
ce dimanche interroge le journaliste d’Europe 1 qui déclare : « J'invite la ministre de la Culture à
consulter plus souvent la définition du machisme dans le dictionnaire. Cela lui
aurait évité d'exprimer des remarques intempestives qui ne rendent pas service
au combat des femmes que je soutiens depuis toujours. Pour ma part, je me
garderai bien de faire un procès à Mme Filippetti en misandrie. Par ailleurs,
dénoncer la langue de bois de femmes ou d'hommes politiques, quels qu'ils
soient, fait aussi partie de notre métier ».
Soyons clairs, je trouve honteux et
injustifiable qu’à responsabilité et
diplôme équivalents, une femme soit moins payée qu’un homme. J’estime qu’en
2012 c’est aberrant qu’une femme doive choisir – à moins qu’elle ait les moyens
de travailler à son compte – entre sa vie de famille et sa vie
professionnelle. Pour autant, j’avoue avoir trouvé ridicule la polémique autour
de la case « mademoiselle » que je n’ai jamais vécue comme un
signe d’infantilisation machiste à mon égard.
Je suis sceptique quand je vois les Femen, seins
nus, manifester pour les droits des femmes. (De moi donc, ok moi j'aurais pas fait comme ça.)
Franchement, j’en ai un peu marre d’entendre les
féministes d’aujourd’hui s’offusquer de tout.
Elles reprochent aux hommes de prononcer les phrases comme celles de J-P Elkabbach et dans le même
temps elles n’hésitent pas à tweeter, commenter et se
gausser de la voix suave et sexy de François Baroin.
Elles hurlent au complot machiste quand des députés UMP sifflent la robe fleurie de la Ministre du logement Cécile
Duflot mais elles lisent sans ciller « Elle » qui décortique le style
vestimentaire de nos ministres-femmes, marques et prix à l’appui.
Attention, je ne dis pas que je cautionne les phrases déplacées et les huées dans l'Hémicyle. Je pense juste que les "féministes" à force d'incohérences et de crier au loup à tort finissent par essouffler l'empathie de l'opinion publique.
Je pense que Jean-Pierre Elkabbach aurait pu
s’abstenir de préciser au sujet de Najat Vallaud-Belkacem qu’elle « est
une très belle femme ». Néanmoins, je connais trop la culture et la génération – celles
des sexagénaires d’Afrique du Nord - de Jean-Pierre Elkabbach pour ne surtout
pas mettre cette saillie – inutile je le répète – sur le compte d’un machisme dégradant avec
pour objectif l’avilissement
intellectuel de la gente féminine.
Et puis finalement, ce « faux
compliment » de « une très belle femme » n’est-il pas
secondaire comparé au vrai tacle « une
très belle langue de bois » ?
Je te rejoins complètement. Mais c'est le problème de bon nombre de militants. Ils hurlent tellement qu'on ne les entend plus.
RépondreSupprimertu m'étonnes :)
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